L’ENVERS DU DÉCOR

 Projet pour la mairie du secteur 2-3 Marseille (2019) sur les métiers artisanaux dans le quartier du Panier.
C’est l’aboutissement d’un long travail in situ par le photographe. Il s’agit de mettre en lumière l’activité artistique, artisanal ou commercial qui se déroule en arrière boutique, lieu de conception de la chose.

Philippe Natif, de la région, né dans un village entre Aix et Marseille : les Milles. Il habite à Marseille depuis 25 ans, le magasin est ouvert à Marseille depuis 2000, ça fera bientôt 19 ans au mois de mai.

« Le savon, je suis tombé dedans par hasard. Étonnamment, ça n’a pas été une passion dés le début, mais ça l’est devenu. Encore plus étonnant ça l’est devenu assez récemment parce qu’au début c’était presque un métier alimentaire. Petit à petit, est née cette passion pour le savon qui est une matière extraordinaire à travailler, à laquelle on peut donner toutes les formes que l’on veut, ainsi que tous les parfums. C’est un petit peu comme de l’argile, ça se manipule de la même manière, et puis ça permet d’avoir un objet qui a un lien direct avec l’histoire de Marseille, et de son industrie. C’est toujours très intéressant de pouvoir, à travers son métier, avoir la chance de voir l’histoire de sa ville, et de ses quartiers. »

 

Atelier de sérigraphie.

«Je suis né en 1972 et j’ai su dessiner avant de savoir marcher ! Vivant de dessin d’illustration, j’en faisais presque la totalité de mes loisirs et c’est après un cursus universitaire dans le monde de la communication, de l’illustration, un passage aux beaux-arts et au fil de diverses formations, dont la sérigraphie que je suis devenu un professionnel passionné pour l’image en général.
Diverses activités s’articulaient autour du dessin, l’illustration, la photo, la sculpture, la scénographie, l’agencement d’espace et la sérigraphie et c’est en 2013 que l’idée d’un atelier de sérigraphie a germé.

Habitant dans un rez de chaussée dans le quartier touristique du « Panier » à Marseille depuis l’année 2000, le lieu a été vite trouvé.
Mon appartement s’est transformé en atelier et en showroom.
J’ai ainsi proposé une vision de mon petit monde artistique avec en son centre ma cuisine que j’utilise encore au quotidien, d’où le nom de ART MAGIC KITCHEN, définissant mon travail comme une petite tambouille culinaire en y mélangeant les genres les supports et les techniques.

En ce qui concerne la sérigraphie c’est une technique d’impression dont le nom vient du latin sericum, « la soie » et du grec graphein, « écrire ».
Ce procédé utilise en effet des écrans de soie interposés entre l’encre et le support.
La sérigraphie repose sur le principe du pochoir : l’encre passe à travers les mailles ajourées de cet écran de soie et se dépose sur le support pour former le motif à imprimer.

Pour ma part j’ai choisi le tee-shirt, car c’est un élément dans l’air du temps, très courant, utile, proposant de nombreuses couleurs et c’est un support universel.
Le pochoir est créé grâce à une technique d’insolation d’un produit photosensible appliqué sur toute la surface de l’écran et avec l’aide d’un négatif (qui est en fait un positif) ce qui permet de combler les mailles de l’écran aux endroits à ne pas imprimer et ainsi de créer le pochoir qui,lui,est le négatif du motif à imprimer.
L’encre est ensuite appliquée sur toute sa surface à plat à l’aide d’une racle : elle passe au travers les mailles de l’écran aux endroits non bouchés par le produit photosensible et se dépose selon le dessin créé.
L’opération est répétée autant de fois qu’il y a de couleurs dans le motif à imprimer, avec un écran différent pour chaque couleur que compose un motif.»

Didier Leclercq et Caroline Plancoulaine, sont artisans maroquiniers et travaillent ensemble depuis 1988.
Ils sont créateurs de ceintures, sandales, bijoux et sacs en cuir.

« L’Atelier ARTERRA est un atelier de fabrication de santons.
De nombreux historiens s’accordent à dire de la ville de Marseille qu’elle est le berceau du santon.
Créé en Avril 1996, l’Atelier Arterra a choisi de s’implanter au Panier, un des plus vieux quartiers de Marseille. Et lieu de naissance du premier santonnier « Jean Louis Lagnel ».

L’artisanat est un art qui passe à travers les siècles, s’enrichissant de nouveaux éléments.
L’Atelier ARTERRA perpétue un art tricentenaire.
La méthode de fabrication reste totalement traditionnelle avec une originalité et un style propre.

Arterra impose sa différence dans le modelage et la décoration par la recherche de l’élégance, l’étude du mouvement, le souci du détail.

Toute notre production est entièrement réalisée dans notre atelier, en argile uniquement et décorée à la main.
Plus de deux cents modèles composent aujourd’hui nos collections qui se déclinent en 7cm, 9cm, 12cm 18cm et 30cm.
1- LE MODELAGE
À partir d’un pain d’argile, le santonnier sculpte le santon qui permettra la réalisation d’un moule en plâtre appelé « moule mère ».
Il servira uniquement à réaliser d’autres moules appelés « moule à tirer » à partir desquels les santons sont moulés.
2- L’ESTAMPAGE
C’est à partir de ces moules, appelés « moules à tirer » que les sujets sont reproduits par estampage : on presse l’argile entre les deux parties du moule.
3- L’ÉBARBAGE
Le sujet est extrait de son moule à l’aide d’un outil.
Il est ensuite ébarbé, c’est à dire débarrassé du surplus d’argile. Chaque détail est reproduit manuellement par le mouleur
4- LA BARBOTINE
Pour leur donner l’élégance du mouvement, certains sujets sont réalisés à l’aide de plusieurs moules.
Les différentes parties sont alors assemblées avec de la barbotine ( argile liquide) et enfin lissées au pinceau.
LA FABRICATION DES SANTONS
5- LA CUISSON
Les santons sont placés un par un dans le four où ils vont monter très lentement en température, jusqu’à 960°.
Débarrassé de son eau, le santon cuit perd environ 10% de sa taille et gagne en solidité.
Il peut être maintenant décoré.
6- LA DÉCORATION
La décoration obéit à un protocole, elle est réalisée par série afin de permettre le séchage de peinture entre chaque couche. Le décorateur peint les sujets dans leur intégralité d’après un modèle prédéfini.»

«En 2015, j’ai participé à un workshop avec Thomas Hirschhorn. Le seul pré-requis était d’avoir assisté à sa conférence (entrée libre) « Qu’est-ce que je veux ? Quelle est ma position ? » donnée au Théâtre de la Criée.
La question était posée à des étudiants en art mais n’importe quel.le citoyen.ne, quel que soit son statut, pouvait être tenté.e d’y répondre, la contrainte étant de le faire sous forme de schéma, accompagné d’un commentaire dont je vous fais part ici.
Je me situe, (avec toute la complexité et la singularité de n’importe quel individu), dans la sphère de l’art (et dans la petite et ridicule sphère de mes connaissances -où les livres ne cessent de m’accompagner- et au delà desquellles s’étend l’infini de mon ignorance), où j’exerce une activité pédagogique et technique liée à l’image en mouvement. (Mes « productions » se situent à la marge de ce monde de l’Art, je ne suis pas « artiste » tel que ce statut est défini par l’Institution). La barre irréversible du temps surplombe l’ensemble.
Mots et images qui m’ont marquées (livres, films, photographies, expositions…) mettent en évidence, pour moi, les domaines suivants.
L’indicible, ce sont « … les actes odieux que les humains commettent les uns envers les autres – (qui) ne sont pas de simples aberrations – (mais) un élément essentiel de ce que nous sommes. … » (Paul Auster) ;
l’utopie, quelques personnes d’exception, dont la présence a momentanément éclairé le monde ;
l’argent, la cruauté de son absence qui interdit de subvenir aux besoins vitaux ;
les soulèvements, cette espérance folle de la détresse, ou du militantisme, dont la puissance, mise en images, est désamorcée par l’abondance et la mise en musée.

« La photographie n’est pas seulement nostalgie du passé. Elle est toujours partagée entre deux désirs opposés et complémentaires : l’un vise à arrêter le défilement du temps et à figer la représentation, l’autre anticipe et accompagne le mouvement du monde. Le premier est mélancolie, le second est bonheur. » (Serge Tisseron, Le mystère de la chambre claire, Flammarion 1999).
La photographie de rue (commencée en 2014), indissociable de la marche à pied, est dans ce bonheur là, d’ouverture au monde, en toute subjectivité. Par l’attention-la tension qu’elle sollicite, elle est une activité de solitaire, comme la lecture.
C’est en 2016 que l’invitation de Laëtitia à partager un espace d’exposition-vente dans son atelier donne corps à ces photographies, jusque là confinées dans l’ordinateur et les offre au regard -indifférent, enthousiaste, dépréciatif…- , au jugement donc, d’autrui.
Dans le meilleur des cas, une photographie émet une résonance qui peut trouver un écho, chez certain.e.s, au-delà du regard.
De nouvelles perspectives vers un travail photographique sur terre cuite me renvoient au versant mélancolique, par la nature même des résultats obtenus, en mes débuts d’expérimentation.
C’est une technique simple à mettre en œuvre (matériel basique, de l’eau, de l’huile de lin, de la gomme arabique…) dont les résultats variables ne cessent de me surprendre. Le contraste de la photographie choisie, l’état du support, faïence ou porcelaine, qui ne doit pas être sec (on dit « cuir » dans le métier), le temps de séchage, justement, qui varie en permanence, selon la saison, selon que le four de l’atelier soit allumé ou non… font que l’expérience se renouvelle à chaque fois. Pas de reproduction exacte, sérielle, mais des variations incessantes (en tous cas en l’état de ma non-maîtrise actuelle…).»

Son rapport à la céramique lui est vital. C’est dans le Raku qu’elle trouve actuellement son meilleur moyen d’expression. Un retour à sa passion première. Le centre de son existence.
Ses personnages à peine suggérés, elle les émaille comme le ferait un peintre sur sa toile.
C’est par la réflexion et l’observation qu’elle émaille ses personnages, ce qui leur confère cette simplicité rare. La naïveté de ses personnages interpelle. C’est dans la diversité de son travail qu’elle passe d’une pièce à l’autre. L’occasion pour elle de s’installer autour et jouer des métamorphoses de la matière.
Le bol à thé, précieux terminé, c’est cela la zénitude.

«J’ai ouvert cet atelier il y a 2 ans, dans l’intention d’inverser le modèle dominant du toujours plus.
Derrière mes volets rouges sont imaginés, pensés, fabriqués et proposés des objets singuliers qui, débarrassés du superflu, retrouvent leur essence.
Première proposition : faut-il connaître l’heure pour se repérer dans le temps?»

Valérie, artiste holistique au service de l’Humain.

Née en 1967 à Marseille. Elle commence à peindre à Paris au début des années 2000 et cette nécessité ne la quitte plus. Une rencontre avec Pierre Soulages est déterminante dans son évolution, elle décide alors de se consacrer totalement à son art.
Au fil de son parcours, ses techniques évoluent, les couleurs servent ses émotions, les supports s’adaptent à ses envies et ses textes poétiques enrichissent chaque toile. En 2007, elle revient à Marseille et s’installe dans le quartier du Panier. Son atelier spacieux lui permet de s’exprimer sur des bâches immenses, sans châssis, à même le sol.
Son geste prend de l’ampleur, son travail s’inscrit dans une continuité : prière, musique, peinture et écriture se rassemblent pour donner du sens à sa création. Ses toiles nous accompagnent vers l’introspection, la méditation et s’exposent régulièrement à Marseille, Paris, Tunis, Shanghai, New York.

Valérie a conscience du rôle primordial que l’artiste joue dans la société. C’est une communicante, impliquée sur le terrain du développement artistique sous toutes ses formes. Son but est inlassablement orienté vers le partage, la valorisation de l’autre et le soin.
« En ouvrant nos cœurs et en cultivant ce que nous avons de meilleur, nous pouvons tous devenir des acteurs engagés et collaborer ainsi à l’émergence d’un monde inspirant, animé par la beauté ».

Aventini crée son premier atelier de lutherie en 1978 à Marseille. Il se fait rapidement connaitre à travers la création de basses 4,5,6 cordes ainsi qu’une contrebasse électrique.
Après plusieurs salons internationaux infructueux, c’est la fermeture du premier atelier.
En 2008 ouverture de l’atelier actuel, création de guitares électriques, acoustiques, basses, basses acoustiques et violons électriques.
Tous les instruments sont réalisés avec des bois précieux dans le respect de la tradition de la lutherie guitare,  faits entièrement à la main avec des acajou, érable, noyer, palissandre, ébène, poirier, ils sont réalisés au service du musicien , et correspondent à leur demande .

L’atelier fait aussi dans la restauration d’instruments, également le SAV Gibson et Fender.

Après avoir été styliste auprès de plusieurs marques de prêt-à-porter et créateurs tels Corinne Sarrut ou encore Antik Batik, c’est en janvier 2011 que My-Linh Mary décide de prendre son envol. 
Elle crée BIRD SONG, une ligne de vêtements prêt-à-porter féminin ainsi que des accessoires.
L’âme de BIRD SONG est empreinte de souvenirs de voyages et de rêves d’ailleurs. L’inspiration de ses collections et un subtil mélange d’exotisme, de passé et d’authenticité.
Les vêtements et accessoires se construisent autour de broderies provenant des malles de grand-mères, qui sont réinterprétées afin d’être utilisées pour des créations d’aujourd’hui. Détails parfois invisibles, ses modèles nous surprennent par leur originalité et leur audace.
La femme BIRD SONG interpelle. On devine au delà de l’apparente poésie, des créations affirmées et audacieuses.
BIRD SONG c’est un échange de savoir-faire et de cultures différentes entre la créatrice et l’Inde.
Les collections sont le résultat du travail complémentaire entre conception à « l’ancienne » et  techniques ancestrales venue de l’orient. 
C’est la croisée des ces chemins arpentés dans un sens « équitable » qui donne naissance aux créations de BIRD SONG.
Tissus nobles et naturel, broderies fines, dentelles incrustées, rubans colorés, tissus lavés… du choix des matières à la confection, le travail est réalisé avec finesse. 
Les bijoux, les sacs et ceintures sont conçus pour compléter les vêtements et enveloppent d’une nuance discrètement chic.

« C’est par passion que je suis devenu artisan coutelier.
Après plusieurs années passées à travailler pour de grandes maisons de coutellerie, je mets maintenant mon imagination et mon savoir-faire en œuvre pour créer mes propres couteaux.
Je façonne les aciers à la forge ou en stock removal, qui est la mise en forme de la matière par diverses techniques : couper, limer, fraiser, poncer etc. La lame naît de toutes ces étapes. Vient ensuite la trempe et les traitements thermiques. Pour forger mes lames, j’utilise une ancienne forge à ventilation manuelle (merci mon fils). Pour la fabrication des manches j’utilise principalement des bois précieux, ébène, cocobolo, bois de rose etc… que je traite avec des produits naturels. Mes yeux, mes mains et mon savoir-faire ne peuvent être comparé aux machines qui fabriquent dans des pays lointains des couteaux si parfaitement assemblés. Mais c’est un choix, un objet standard ou un couteau avec une âme.

Notre atelier se trouve à l’intérieur même de la boutique afin que vous puissiez voir les artisans forger et façonner les créations en direct. Vous pouvez aussi nous contacter pour faire fabriquer des couteaux selon votre imagination.

Travail des Matières : nous proposons un large choix d’acier carbone et d’inox ainsi que de très nombreuses matières pour les manches. Bois de la région ou exotiques, cornes, pierre etc. La passion qui nous anime n’a aucune limite.

La passion du bois et du fer m’a orienté tout naturellement vers la coutellerie d’art. Tous mes modèles sont uniques, et c’est avec grand plaisir que je dessine et fabrique selon vos désirs le couteau de vos rêves. »

C’est en 2013, à Vienne en Autriche, que Gillian Brett est amenée à s’intéresser aux machines et à leurs relations avec l’Homme. De ses déambulations nocturnes dans le Prater, entre attractions désaffectées et Grande Roue tournant à vide, elle tire une critique de notre rapport à la Technique.
La frontière est ténue entre les machines de fête foraine et celles qui, sérieuses, « construisent » chaque jour un peu plus un monde inhumain : identiques par leur matériaux et conception, seules leurs esthétiques et leurs usages diffèrent. Les réduisant à leur dénominateur commun, elle questionne la place qu’elles prennent et celle qu’elles nous laissent. Ainsi, à travers l’utilisation de jouets qu’elle mélange à des objets « sérieux » récupérés sur des chantiers, elle mène une réflexion sur le rôle qu’occupent le jeu et le divertissement en général, dans la familiarisation et l’acceptation des machines qui nous entourent.

Elle est ensuite confrontée, à Londres, aux idéologies post- et trans-humanistes, manifestes cyborg, qui promettent un monde meilleur où les machines amèneraient l’Humain vers des lendemains qui chantent. Des accélérationnistes, prônant l’« accélération du processus d’évolution technologique » pour entre autres libérer l’humanité du travail par l’autonomisation des machines ou encore du développement de l’Intelligence Artificielle visant à « résoudre l’intelligence afin de rendre le monde meilleur» (GoogleDeepMind) elle prend le contrepied.
Prise d’un vif rejet pour ces nouvelles doctrines millénaristes, elle s’emploie à désenchanter cette vision. En ayant recours aux procédés de la satire, elle tourne en dérision cet engouement pour la vie algorithmique en maltraitant les dispositifs technologiques, les ramenant à de simples objets esthétiques, désamorcés et privés de fonction.
À rebours du mode de production contemporain qui produit des machines à l’aide d’autres machines, elle glane des objets en tout genre et crée des non-machines.
À la manière d’un augure, elle scrute à l’aide de son imagination les entrailles de ces mécanismes modernes et donne à voir, si ce n’est une possibilité de renversement, quelque chose comme une pause, un ralentissement du processus.
Cette méthode n’est pas un détour inutile mais une réponse conséquente au mode de (non)-donation du phénomène de la technique moderne. Elle est une médiation qui doit nous permettre de déchiffrer une réalité qui n’est plus immédiatement déchiffrable.

« Un des temps de mon processus de création est celui de la collecte d’objets en tous genres, que je glane ici et là au gré de mes déplacements et de mes intérêts du moment. Ces objets, usagés et jetés car brisés ou devenus obsolètes, sont des signifiants porteur d’histoires et de signifiés (formes, usages, matières, fonctions, etc.). Certains d’entre eux finissent
par être recombinés et transformés dans mon atelier en de nouveaux objets, réceptacles ouverts aux imaginaires des spectateurs.
Cette pratique de la collecte et de l’accumulation m’a
progressivement amenée à une réflexion sur la place que tiennent les machines et les dispositifs technologiques dans notre monde, et c’est assez logiquement que je me suis orientée vers des objets caractéristiques de notre « modernité ».
The Witnesses renvoient à une autre pièce (Sans titre, écrans LCD) et sont en quelque sorte les témoins de leur composition interne.
Les écrans montrent des images, mais leur fonctionnement et leur fabrication restent invisibles. Witnesses renverse le procès, en montrant
ce qui des écrans est dissimulé : les composants utilisés pour leur construction (circuits imprimés complexes, feuilles de polymères,
cristaux liquides, etc.) et leur origine matérielle (extraction de métaux rares, chaînes de productions de l’industrie chimique). Ils servent ainsi de preuve factuelle, donnant à voir la réalité qui se cache derrière les derniers fleurons de la production technologique.»

« Peindre, c’est tenter une autre approche du réel. Comme pour la musique, parvenir à saisir une résonance sans rechercher une explication rationnelle. Devant une toile que l’on pense terminée, il ne faut plus savoir ce que l’on a voulu peindre. La finalité d’une toile, c’est une sorte d’épuisement à vouloir la continuer.
La brièveté de la vie d’un papillon après une longue gestation, tout comme la vie centenaire d’une tortue, suggère que le temps passé à la réalisation d’une toile n’a pas d’incidence sur la singularité (beauté ?) de celle-ci. Le prix à payer reste le même : un moment incertain et inattendu pour exister. »

Pit an Kamm, typographe puis technicien de l’imprimé, s’est échappé de la rigueur nécessaire à la confection de l’écrit, en peignant sans connaître à l’avance le résultat de son travail. Installé depuis 15 ans dans le quartier du Panier à Marseille, il poursuit sa recherche picturale.

« Né en 1972 à Besançon, j’intègre l’école de Céramique de Provence à Aubagne en 1996 pour une formation continue et obtiens un C.A.P de décoration Céramique.
Je me suis installé en tant qu’Artisan en janvier 2004, dans mon atelier au Panier, à Marseille.

Je puise principalement mon inspiration dans les cultures du bassin méditerranéen, qui font partie de l’histoire marseillaise.
Mes origines personnelles (Grand -père Berbère) sont elles-mêmes sources de recherches, d’enrichissement et d’échanges. »

Maison Méditerranée est une entreprise artisanale française de produits cosmétiques naturels de haute qualité. Maison de Bien-être elle est née de la rencontre entre les terroirs de la Provence et de la Côte d’Azur réputés pour leurs traditions d’herboristerie et de plantes aromatiques et médicinales.
Inspirée par la nature, cette entreprise familiale passionnée cultive son savoir-faire en élaborant des produits cosmétiques naturels, biologiques et écologiques, aux compositions saines et sûres.
Maison Méditerranée propose ainsi une harmonie entre le consommateur et la nature fondée sur la haute qualité de ses ingrédients que nous offre la nature.

« De la conception à la fabrication, chaque produit est fabriqué à la main dans nos locaux en région Provence Alpes côte d’Azur, intégrant dans ce même lieu toutes les étapes de la conception à la fabrication en passant par le conditionnement. Un travail méticuleux, crée avec passion.
Maison Méditerranée ouvre la porte de sa boutique en 2015 à Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence, puis très vite à Marseille dans le quartier historique du Panier d’où chaque produit est fabriqué par nos mains.

UNE LIGNE DE COSMÉTIQUE 100% NATUREL ET BIOLOGIQUE.

Aussi beaux dedans que dehors nos produits sont dénués de composants nocifs pour la santé, celle de la planète, et celle des animaux. Ainsi leur biodégradabilité optimale est un véritable signe de confiance et de modernité.
La Naturopathie fait partie de notre quotidien, dans notre vie personnelle mais aussi professionnel que nous partageons avec vous. Une vie simple et saine, bannissant tout produits destructeurs pour notre santé et la planète.

La nature est notre meilleure alliée beauté.
Chaque plante possède des propriétés qui la rendent unique, elles ont l’extraordinaires capacité à nous guérir sur tous les plans de notre être et ne cesse jamais de nous émerveiller et de nous inspirer.

Pour notre part, nous n’aurons qu’une seule ambition : que la beauté à laquelle nous nous consacrons soit le reflet de la santé. »

Les année 1962–1965 :
En 1962, à l’âge de 16 ans, suspendu de lycée suite à un traumatisme crânien, « en observation », passionné de dessin depuis son enfance, il reste six mois dans sa chambre et découvre la peinture à l’huile.
Récompensé par le prix de dessin des peintres de Chatou, il est remarqué par un galeriste du boulevard Raspail à Paris où il expose trois toiles.
 Peu productif car trop exigeant, peu enclin à démarcher car trop introverti, il ne cherche pas à exposer de nouveau…

Les années 1966–1969 :
Suivent 2 années d’études de philosophie à l’université de Nanterre en dilettante et de petits boulots qui lui permettent, en autodidacte, de se passionner pour l’histoire de la peinture du XXe siècle, en particulier pour
les « petits maîtres » cubistes de la génération précédente (Gleizes, Villon ou de La Fresnaye). Cette peinture, modeste, de même que celle des nabis, le rassure.
 À 20 ans, il ne se sent pas furieux novateur mais tranquille explorateur…

Les années 1969–1970 :
La démarche entamée se poursuit avec de plus en plus d’assiduité, jusqu’à saturation, au point qu’il tente de se débarrasser de son espèce de cubisme, qu’il juge trop pépère…
Retardataire de 1968, il se radicalise enfin, méprise le marché de l’art, déteste les vernissages.
 En 1970, il découvre un art populaire où ses talents de dessinateur vont pouvoir s’épanouir : il entre en bande dessinée.
 Il ne s’agit pas d’un renoncement à la peinture, mais bien d’une continuité… Et s’il ne peint quasiment plus de 70 à 80, il est loin de considérer son nouvel univers comme un art mineur.
 Il y transpose ses passions, sa créativité et son indépendance.

Les années 1981–1986 :
Sa rencontre avec Cornelia, sa maison idéale avec un petit jardin dans le vingtième arrondissement de Paris où il est né, son fils qui grandit, ses deux petites qui poussent, la BD qui lui permet de bien vivre et sa participation à l’explosion graphique et narrative du genre… Tout devrait le combler.
 Mais vite, l’épanouissement de cette vie personnelle et son bonheur l’écartent de ces heures fastidieuses de soins artisanaux sur des pages blanches et propres, qu’implique la réalisation d’un album de BD.
Il ne peut pas vivre recroquevillé et redécouvre l’expressionnisme, la thérapie idéale au dessin classique chronique sclérosant, énergie et déchirure ressentie dans le réel, gestuelle et arbitraire de la violence de l’imaginaire.

Les années 1987–1990 :
Tandis que ses héros de BD traversaient des jungles et des îles ensoleillées, les visages qu’il peint tentent de raconter toutes les misères du monde…
 Le propriétaire de la petite maison, collectionneur (éclairé ?), lui achète des toiles… Cela lui permet de lui payer son loyer. 
Un ami photographe l’inscrit, à son insu à un concours Libération/Kashiyama. Il remporte le prix : une exposition personnelle, place des Victoires à Paris, en décembre 90.
Deux galeries rive-gauche le sollicitent… Il prépare une nouvelle exposition.
1990. La guerre du Golfe. Effondrement du marché de l’art.
 Tout est annulé.

Les années 1990–1992 :
La Chiraquie lui pique la maison et le jardin. Sa famille décide de quitter Paris de vivre en Haute-Marne.
 Il y écrit plus qu’il ne dessine. La bande dessinée, qui lui avait fait découvrir l’écriture, s’éloigne. Ses scénarii évoluent vers l’écriture dramatique. Suivent trois pièces et un livret d’opéra…
La SACD récompense à chaque fois son écriture. Une de ses pièces est sélectionnée dans plusieurs festivals (Petit Odéon et Alfortville). 
Il écrit ses premières chansons pour les pièces musicales de Cornelia.
La ville de Langres est encore vivante : la notoriété du dessinateur l’amène à diriger l’école de dessin. 
Il n’a jamais appris, mais le voilà qui enseigne.

Les années 1993–1998 :
Peu de toiles de ces années. Écriture et dessins, il publie un album de BD, le dernier, puis un livre de « cuisine érotique ».
 Ils publient également, avec Cornelia deux livres jeunesse.
Il se remet au dessin, chaque matin. Une centaine de « dessins automatiques », au crayon exposés quelques années plus tard, à Amsterdam.
 Mais bientôt, une exposition personnelle à Langres le remet aux pinceaux.

Les années 1999–2010 :
Peinture « en alternance », toujours.
 Peindre reste comme une nécessité, même si ses activités d’écriture et d’enseignement prennent une bonne part de son temps.
 Correspondant du Journal de la Haute-marne (concerts et spectacles vivants), il y produit une chronique hebdomadaire de réflexion et d’humour : « La Queue du Chat ». 
Ses filles mettent en musique et chantent ses textes , 
3 albums enregistrés de 2003 à 2010.
Les toiles de cette période sont plus narratives, moins expressionnistes…

Les années 2011–2014 :
Marseille.
 Loin des brumes du nord-est, dans son atelier du panier, s’il écrit encore des textes de chansons et quelques livres illustrés pour la jeunesse, c’est bien la peinture qui redevient le cœur de son travail, de ses recherches.

Les années 2015–2017 :
Chaque année Olivier Taffin expose dans une galerie du Panier, explorant à chaque fois plus en profondeur les divers aspects de l’histoire de l’art qui l’ont toujours fasciné. 
2018 marque un retour à un certain classicisme qui lui revient de son expérience en bande dessinée.

« J’écris mes peintures
Comme des mots inconnus.
Mes doigts sur le papier
Attendent que la vie apparaisse
Le pinceau
Posé comme une autre main,
Espère de l’eau qu’elle se transforme.
Et je suis arrêté, parfois,
Par les couleurs d’un autre monde
Que je voudrais être le mien.
Cette musique là
Qui est tout en silence
D’une vie en devenir
Me donne d’autres envies.
Et je peins mes respirations
Et je peins mes soupirs intérieurs
Qui sont les cris et les rires
Que les autres me donnent. »

« Quelques mots de ma peinture :
en constante recherche d’une expression plus profonde, je passe sans retenue de l’abstrait au figuratif, d’un moment à l’autre d’une période à l’autre.
Et puis l’eau, personnage essentiel dans la construction de mon travail, qui prend possession du papier et qui devient alors prolongement de soi. Fantasme ou réalité, la mémoire de l’eau s’inscrit dans chaque geste, chaque réussite d’une création picturale ou chaque repentir dans ce travail. Véhicule de cette mémoire à partager, l’eau ne peut être bousculée ou précipitée. Elle devient maîtresse du temps.
Il s’agit d’un voyage, voyage intérieur à travers ma mémoire, mémoire des émotions. Mais peindre et dessiner, qu’est-ce d’autre qu’un voyage à partager avec ceux qui regardent et cherchent à comprendre.

« Nous transformons le corail de méditerranée depuis des décennies, notre savoir-faire est précieux et rare.
Nous sculptons et façonnons notre matière première dans nos ateliers à Marseille et en corse.
Notre travail se fait avec très peu d’intermédiaires à savoir des corailleurs (pécheurs agréés), notre prestataire pour la transformation du corail en perle et nos fournisseurs de pierres et de métaux.
Nous nous efforçons d’avoir très peu d’intermédiaires et de réaliser nous même le maximum pour présenter des collections à nos clients à meilleurs prix.
Nous faisons des bijoux et des pièces sur mesure en fonction de la demande. Ce travail est réalisé à la main. »

Artiste peintre des couleurs qui se fondent les unes dans les autres… parfois avec des glacis ou du sur-lignage entre ces couleurs.

« Je n’ai jamais cherché le Figuratif mais l’Abstraction voire le Conceptuel où une tâche de couleur fixe le regard en devenant le point de chute de l’œuvre crée. La technique est souvent laborieuse car pratiquement chacune des couleurs est retravaillée ou exacerbée avec des pigments naturels, qui ont tendance à matifier la couleur tout en la rendant plus intense.
Des matériaux d’empâtement leur donnent du volume et un rythme. Ces aplats de peinture suivent le geste des différentes spatules utilisées, ce qui confère une originalité de mon travail.
Un vernis huile brillant ou mat fini cette évolution pour sublimer certaines couleurs, ou les protéger.
Ce que je recherche quand je peins une toile, c’est l’équilibre des couleurs utilisées, une liberté des nuances.
Le résultat recherché est l’émotion picturale, la tâche de couleurs dominantes qui, selon l’heure de la journée ou l’éclairage, s’interprète différemment. »

Cet atelier partagé et ouvert au public expose diverses créations originales. Les deux piliers de la boutique, Ève et Flavie, créatrices touche-à-tout vous ouvrent leurs univers.
Inspirée de voyages aux quatre coins du monde, Ève travaille des soies orientales au wax africain pour vous offrir du sur mesure coloré et raffiné. Quand elle ne coud pas, elle travaille sur sa mosaïque inspirée d’un des tableaux de Flavie,  l’autre pilier de l’atelier.

Flavie, quant à elle y crée ses bijoux élégamment recyclés et ses origamis poétiques. Elle décore aussi bien la boutique que les rues du Panier avec ses fresques en carton mâché et ses origamis. Autour d’elles, une myriades d’autres créateurs collaborent pour faire vivre cet espace d’échanges culturels et de création.

Installé depuis 2012 dans la rue du panier, l’atelier 1 par 1 réouvre ses portes un peu plus bas sous une nouvelle couverture, le pasSage, au 46 rue du panier et 45 rue du petit puits.